Le titre de cet article est directement tiré de l’article du Guardian de ce jour, qui pour une fois, s’interesse au monde goth avec rien de moins qu’une interview de Carl McCoy , leader des Fields of the Nephilim (un de mes groupes favoris, que j’irais voir à nouveau cet octobre. La sortie de leur live m’a replongée encore plus avant dans cet univers si particulier. Et puisqu’ils ne passent pas en france, je retournerais dans cette chère ville de Londres. Cette année, je fêterais Halloween dignement).

Bien que la galerie photo soit sujette a controverse et focuse plus sur le style victorien que sur celui « des origines », c’est un très bon article. Et qui me fait me dire que je crois que je n’ai jamais été aussi goth que maintenant, à 25 ans. Je suis tombée dans la potion maléfique il y’a bientôt 10 ans maintenant. La majorité des « goth » s’assagissent avec le temps, et l’entrée dans la vie adulte signifie pour beaucoup l’arret des looks extravagants, l’arrivée des couleurs et des tenues « corporate ». J’ai voulu, j’ai passé mes premiers mois de working girl en chemise blanche et pantalon. Et puis. Et puis non. J’ai repris mes jupons, mes 20 trous, et je suis redevenue ce que j’ai toujours été. Etre dans des habits qui ne me conviennent pas et qui me mettent mal a l’aise, non merci.

Et encore pire, a l’heure ou on penserait que j’arreterais, que je rentrerais dans le moule, j’ai utilisé mes payes pour m’acheter des new rock, des demonia et autres tenues pas tres tres corporates. Tout ce que je voulais dans mon adolescence pauvre, et qui était bien au dessus de mes moyens, maintenant, je peux me l’acheter. Les concerts ou je voulais aller avant, maintenant je peux y aller. Et je plonge, doucement, et surement, de manière irréversible du coté sombre de la force. J’envisage de mettre du papier peint a rayures à la shirley dans une de mes pieces.

Je ne sais pas si je suis en train de faire ma crise d’ado a cet age, mais en tout cas, j’assume  et sans doute bien plus qu’il y’a 4 ou 5 ans. J’ai l’impression, enfin, depuis quelque temps, de savoir enfin, a peu près ce que je suis, et ce a quoi je tiens. C’est pas un cheminement aisé. Je suppose que c’est ca l’adolescence, ce chercher. J’ai jamais réellement eu l’impression de me chercher, mais en tout cas, je suppose que je ne savais pas réellement ce que je deviendrais. Aujourd’hui, après tout ce temps, je pense que je sais que ca fait partie de moi. Je suis pas plus depressive qu’une autre (enfin, peut etre maisc’est pas le sujet), c’est pas une rebellion, c’est juste moi. J’aime l’article du guardian. Car pour beaucoup, etre goth, c’est juste un trip d’adolescent, une rebellion a la noix, une passade, qui ne durera pas. Et je ne compte plus tous ceux qui m’ont dit que « maintenant c’était fini tout ca », que j’entrais dans la vrai vie.

Eh bien, non.

J’ai 25 ans, je suis ingénieure, mon adolescence est derrière moi, je suis goth, et je vous emmerde.

 

12 comments on “Once you’re a goth, you’re always a goth.”

  1. Ça fait du bien de lire un billet comme ça :)
    Quand j’ai commencé à travailler, j’ai mis des chemisiers noirs et des jupes noires tous simples, je me suis dit que se serait moins marqué. Mais raté, ce côté darkinette fait tellement partie de moi que les étudiants que j’ai en face de moi le sentent. J’ai donc décidé de m’habiller comme je voulais. Je suis même venue en corset, il y a quelques temps, et je n’ai eu que des compliments.
    Je ne me considère pas comme goth mais plutôt comme métalleuse, aprrès, visuellement, c’est sûr que ça ne change pas forcément grand chose, vu que je ne porte pas de t shirt de groupes en cours, mais, à 30 ans, j’assume parfaitement aussi. Mon entourage a bien compris que ce n’était pas une passade et ma grand mère commence même à apprécier certaines de mes tenues.
    Quand aux achats, je comprends, j’ai fait pareil. Il n’y a qu’avec mes premiers salaires que j’ai pu acheter des New Rocks, des corsets et autres long manteaux en velours qui coutent un bras ^^

    • Haha, comme toi, malgré tous mes efforts, mes collegues sentaient le coté « darkinou ». Et meme en chemise et pantalon tout ce qu’il y a de plus banal, ils me rangeaient en goth… Quand j’ai compris ca, j’me suis dit que bon, quitte a ce qu’on me catalogue en goth, autant l’être vraiment.
      Et je plussoie pour les fringues qui coutent un bras XD.

  2. Amen, c’est le mot *-*
    Je plussoie complètement les propos de Akroma, j’ai rencontré le même phénomène à mon université X) Au début j’ai consenti à quelques efforts pour me vêtir un peu plus « casual », mais de la même façon, je crois qu’autour de moi les gens sentaient que tout cela n’était pas vrai. Je n’ai pas été pour autant plus intégrée en revenant à mes habitudes, mais au moins je me suis sentie en conformité avec moi-même et cela m’a ouvert une ou deux portes ^^
    Pour le reste, je n’ai que 21 ans : j’imagine que le meilleur est encore devant moi, mais j’ai de la peine en réalisant que je me pose déjà certaines questions comme par exemple, ce que je vais devenir quand j’aurai un emploi. Je me sens en phase avec le « dark side of the force », mais pas que: j’aime l’originalité, ce qui sort de l’ordinaire, et cela se traduit aussi sur mes cheveux … mais impossible de se ramener avec une chevelure intégralement bicolore ! Donc j’admets que pour moi la question se pose: comment conserver son « identité » dans un environnement professionnel sans renoncer à nos excentricités ? =( Si vous pouviez me faire partager vos expériences à ce sujet ou me donner des conseils, ce serait plus que bienvenu ^^ » »’ Parce que, envisager le port de la perruque au taff pour ne pas être ennuyée et retrouver sereinement sa vraie chevelure bigarrée à la sortie, ça me semble tout de même un peu extrême comme solution ô_______O

    • C’est marrant ce que tu dis sur « louverture de portes », car j’ai eu aussi cette impression…
      Je sais pas dans quelle branche tu t’orientes ou tu es, mais heureusement, certains milieux pro sont assez tolérants. Moi ca ne pose pas problème que je vienne en new rocks ou avec les lèvres bleues.
      Par cheveux bicolores tu entends quoi ? droite-gauche ou haut-bas ? (ché pas si je suis claire ….), Personnellement, j’ai le bas des cheveux rouge et le haut noir, et ca passe crème, mais au pire, tu peux faire un chignon ou autre qui le « camoufle ». Si c’est droite-gauche par contre, la j’avoue je sèche …. Après, faut y aller au culot aussi. Ta manière d’être n’influe pas sur tes compétences, et meme si c’est difficile parfois de le faire gober aux recruteurs, faut tenter.

    • Pour ce qui est des cheveux, je ne peux pas t’aider beaucoup. Je les porte long, ils m’arrivent à la taille et ont leur couleur naturelle. La seule chose qui m’a demandé un effort, ce sont mes piercings. J’ai fait la démarche d’aller voir le directeur du département où j’allais démarrer pour lui demander si je devais les enlever. Il m’a dit non Après, lorsque quelques profs ont fait des remarques, je leur ai dit d’aller voir auprès de Mr X. qui lui n’y voyait pas d’inconvénient. Ça a calmé tout le monde.

  3. GG au diable le jugements des autres, fuck les gens qui suivent bêtement une mode non pas parce que ça leur plait mais juste parce que « c’est la mode »…
    J’ai 25ans et je comprends plus que parfaitement ton avis.
    Des que j’ai eu un CDI et donc enfin de l’argent je me suis également lâchée même si je n’ai jamais réellement eu de look sobre depuis ma classe de 4ème, âge où mes parents m’ont laissé un peu plus de choix dans les vêtements à m’acheter… Je ne sais pas pour ton cas mais issue de famille catholique les débuts furent difficiles (cacher les jacket des albums de Dimmu ou Slayer, me faire confisquer mes clous…) même très vite mes parents ont lâché du mou même si encore aujourd »hui mon père supporte pas « mes godasses » (les new rock dont j’ai eu ma première paire payée par un ex à ma majorité car moi j’étais pauvre :x) et mes jupes noires très longues…
    J’ai un taf assez ouvert d’esprit donc je peux porter des new rock, de la dentelles, même des très longues jupes parfois (mais ca c’est plus parce que c’est pas pratique pour grimper) même si je me limite tout de même.

    En tous cas ça fait plaisir de voir qu’on peut franchir le cap des 25ans et ne pas rentrer dans un stupide moule pour autant !
    Et profite bien de pouvoir faire CE QUE TU VEUX de ta maison !

    • Roh, moi tu sais, ma mère aime les eviscérations et mon père refuse d’entrer dans une église donc bon XD. Toute ma famille est athée, en faite, j’ai pas eu de problèmes au niveau « satanisme » tussa. Ils ont plutot eu peur que moi j’aille mal, que je sois dépressive, en echec scolaire ou autre. Mais bon, j’pense qu’ils ont vite compris que non.
      Ils sont aussi assez ouverts a mon taf mais je m’autolimite : je n’y ai jamais porté de noir à lèvre… Peut etre parce que moi meme je me sens pas a 100% à l’aise avec remarque et que c’est bcp d’entretien (vla l’horreur quand tu manges XD)

  4. Ah, un article qui me parle beaucoup ^^ Je suis dans l’enseignement comme Akroma (mais pas en fac malheureusement – enfin… pas encore ^^) et ne serait-ce que pour passer les oraux des concours (CAPES/AGREG) j’ai du me faire violence pour acheter des ballerines (qui m’ont fait saigne les pieds – qui a dit que c’etait confortable ces trucs ???!!) car je n’avais que des docs un peu trop usees pour passer un concours, des Newrocks ou des paras. Des que je sortais d’une epreuve orale, je faisais marrer mes copines car la 1ere chose que je faisais etait de filer a l’hotel et de me resapper en « moi » et de remettre mes piercings, mon perf’ et mes paras puis je poussais un soupir de soulagement ^^

    Une fois prof, je me suis pointee devant mes collegiens avec mes piercings (qui sont certes concentres sur mes oreilles, mais qui sont nombreux), mes trousses avec zombies, mes bijoux et mes cheveux a la taille et je n’ai jamais eu aucune reflexion de la part des eleves – a part qqs-uns qui trouvaient « trop belles » mes bagues skulls et mes camees squelettes ^^, que j’avais de « trop beaux cheveux madame »… Je les faisais meme kiffer en leur pretant mes stylos ou crayons skulls quand ils avaient oublie leur matos ^^

    Enseignant en lycee maintenant, je me sens encore plus libre grace a mes super collegues qui sont plus ages mais qui adore tous mes accessoires skulls (je suis une collectionneuse aigue ^^). Les eleves sont clairement plus sensibles au style qu’au college et j’ai regulierement des questions sur ce que j’ecoute comme musique, les films que j’aime… questions que je contourne gentiment chaque fois car je ne veux pas leur repondre mais surtout j’adore les laisser mariner et essayer de deviner ^^ Ce qui change surtout par rapport au college c’est qu’ils assument plus leur style au lycee, quel qu’il soit et j’avoue avoir ete agreablement surprise de trouver des metalleux et des goths dans mes classes. Je ne donne aucune info sur ma vie personnelle mais je ne peux pas m’empecher parfois de faire des references a des connaissances communes avec ces eleves-la (« Come on Thomas, MustainE has an -E, everyone knows that ! », quand je les entends parler dans les couloirs « ah non, cette chanson c’est sur l’album Heaven and Hell, tsss vous me decevez, revisez vos classiques », ou les « be quick.. or be dead ! » que je balance quand je leur demande de travailler plus vite).

    Pour les vetements, je m’habille en « moi mais en moins extreme » quoique toujours en noir (pas de perf mais veste en cuir plus « soft », mes docs vernies/paras/bottines Zara cloutees/bottines motardes a la mode cette annee, blazer a revers en cuir/leopard/cloute…), piercings… J’ai appris recemment par mes collegues que les eleves m’appellent « la prof goth » ahahah, ils sont loin d’etre dupes ^^ Les seuls moments ou j’enleve mes anneaux et ou je « tourne » mes bagues sont les rdv avec les parents d’eleves – surtout lorsqu’il peut y avoir conflit, je prefere ne pas donner de « prise » a des elements exterieurs qui pourraient faire devier la conversation… Mes collegues ne comprennent pas et m’encouragent a rester moi-meme quoiqu’il arrive mais c’est ma decision pour l’instant.

    • Pour la musique, je comprends que tu ne répondes pas avec des lycéens. Moi, à la fac, je les considère comme suffisamment grand pour comprendre que ce n’est pas parce qu »un élève écoute Booba que je vais le maltraiter pendant mon cours.
      Je crois comprendre que l’on enseigne la même langue ^^ En tout cas, tu as de la chance avec tes collègues, c’est bien.

  5. À l’université, j’étais en DUT InfoCom(munication), là où jamais personne ne m’a explicitement dit que je devais m’habiller selon un dress code précis, mais là où mon père m’a toujours seriné que « quand on travaille dans la com, on doit soigner son image », ce qui excluait bien entendu dans son esprit totalement tout look un tant soit peu alternatif. Mais enfin, chassez le naturel … Comme je l’ai dit, même en faisant un effort vestimentaire je suis restée jusqu’au bout assez éloignée de la norme des étudiantes de mon département ^^’ Et quand j’évoquais des ouvertures de porte, je l’ai vraiment ressenti ainsi: je pense que finalement certaines personnes ont dû y voir une chance de tenir des conversations différentes de ce qu’elles pouvaient trouver ailleurs :) Malheureusement les personnes qui ont une telle ouverture d’esprit sont plutôt rares =/

    Quant à ma branche, a priori je suis plutôt en réorientation fonction publique-métiers des bibliothèques, donc je n’sais pas si ça passera très bien, j’ai quelques doutes. Mais bon, on n’a rien sans rien ^^ Par cheveux bicolores, j’entendais les deux (mèches de devant-mèches de derrière & haut/bas, j’ai de très nombreuses lubies capillaires XD) Néanmoins je pense que la démarche d’Akroma est la bonne, et qu’il faudra sans doute que je vois avec mon futur responsable. Mais dans un métier en contact avec le public, je doute que ce soit toléré =/

    Leyden = Comme je te comprends ! Je n’ai pas grandi dans une famille catholique mais plutôt athée, cependant mon père a très mal pris mon entrée dans le gothisme. J’avais quinze ans, il ne connaissait rien à ces choses-là et ne voyait que les gros clichés du style: ça a pris beaucoup de temps avant qu’il ne commence à élargir ses horizons, et d’ailleurs je n’ai jamais vraiment réussi à lui faire voir ce que je trouve de beau à ce mouvement – il lui a fallu une grave rupture de communication entre lui et moi pour qu’il se remette en question. Depuis il a mis de l’eau dans son vin, mais je le soupçonne d’avoir encore un avis très arrêté sur le sujet et si ce n’est plus sur le gothisme en lui-même, c’est sur toute chose un tant soit peu alternative comme les piercings, les écarteurs et généralement toute modification corporelle sortant de l’ordinaire — » »

  6. ah ca me fait plaisir de lire un billet comme celui-là. Moi je travaille avec des personnes âges et j’avour qu’avec mes deux précédants boulots j’ai pas eu de problème. Le premier, ils ont vécu la transformation et m’ont dit « tu es enfin toit même! » Ils m’ont vu passé du blond ou noir, il m’ont vu faire mes mèches… Et vu que je bossais en tablier blanc, je mettai ce que je voulais.

    Le second, j’étais pas la plus excentrique, y en avais une pire. eu ont eu droit à la version « soft » juste du noir, on vécu avec mes rayures pendants 6 mois.

    Là je suis un peu coincée. Je vias travaillé à domicile donc en civile, je sais que je vais avoir un tablier mais…vais-je vraiment devoir porter des couleurs? Des jeans bleu? Me forcer à ne pas être moi même. ? On verra bien, je vais essayé. Mais comme on dit: chassé le naturel…

    Au fait, j’ai toujours adoré la mouvance depuis les 14 ans, on m’a traitée de goth mais à l’époque je ne savais pas ce que c’étais. J’étais juste habillée en noir car j’aimais ça. Mais ça m’empêchais pas de baver sur le look de certains. (oui je sais le style ne fait pas tout!) Ce va faire deux ans que j’ai sauté le pas, je découvre tout doucement la musique. Mais pour ça je ne change pas des masse, je lis, j’écoute ce qui me plait .

    en fait, j’apprécie surtout de m »habiller à ma manière sans devoir me plier à la mode.

    Je n’ai qu’un seul regret, de ne pas avoir commencer plus tôt, à l’adolescence. Rejetée pour rejetée, j’aurai du le faire à fond.

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