A la base je ne suis pas spécialement féministe. Du moins je ne étais pas. Avant d’être dans le monde du travail je n’avait pas réellement été mise dans des situations qui auraient pu me faire sentir discriminée par mon sexe.

j'ai pas de plafond de verre vous aurez une fenêtre...

Aujourd’hui, on est allé a la banque, pour contracter un pret pour un bien immobilier. Je gagne plus que Mr, j’ai même plus d’apport personnel. Il faut un co-emprunter et un emprunteur principal. Sur la pratique, ca ne change rien, nous sommes tous deux co-emprunteur de l’autre et solidaires. Mais voila, pour les papiers faut un principal, et un co-emprunteur. J’ai beau gagner plus et amener plus de sous, je suis co-emprunteur. Sans nous le demander. On l’a découvert en signant le papier. Pas que je veuille absolument etre l’emprunteuse principale. Juste que j’aurais aimé qu’on me le demande, et pas qu’on l’attribue à Mr juste parce qu’il est un homme. Et c’est le contact principal aussi. C’est lui qu’on appelera en premier pour le prévenir des retours des offres. Alors qu’il n’y à aucune raison de attribuer à lui plutôt qu’à moi. Questionnée, la banquière (oui c’était une femme) a dit que « c’était comme ca par habitude ». Par habitude, car dans l’imaginaire collectif, c’est les hommes qui prennent les décisions, nous autre ne sommes que des suiveuses gentiment soumises quoi.

Est-ce l’age , je ne sais pas, mais je remarque de plus en plus c’est petits signes de traitement différents. Heureusement au taf, je ne subis aucun traitement différent (ni au niveau salaire ni autre) mais c’est dans la vie de tous les jours, c’est le serveur qui sert sans demander le steak-frite a Mr et la salade à moi (alors que c’est moi qui ai commandé les frites), c’est les gens qui pensent que parce que je me maquille et me met du vernisj’y connais rien et qui me parlent d’informatique comme a une décérébrée « oh j’fais l’informatique, tu comprendrais pas… », c’est moi qui ai l’orangina et lui le demi pêche.  Ce sont toutes ces petites choses. Je veux pas me plaindre, et j’essaie de pas tapper de scandale, je suis pas une féministe acharnée, j’essaie cependant de le faire remarquer quand je peux. Mais ca montre bien qu’on a encore du chemin à parcourir pour faire tomber les stéréotypes et avoir une réelle égalité.

Et à partir du moment ou on commence à remarquer ce genre de choses et plus on ce rend compte que ce genre d’exemple pullulent. C’est triste de voir ça au 21m siècle…

12 comments on “Du sexisme ordinaire …”

  1. Je vois tout à fait ce que tu veux dire, ça fait partie d’une série de petits actes ordinaires qui n’ont pas lieu d’être mais qui persistent dans toutes les têtes. Mais du coup, il n’y a vraiment aucune différence concernant la manière dont sera traité votre argent ? (j’y connais rien)

    Puis plus ça va, plus j’ai l’occasion d’en voir, des différences hommes femmes. Surtout en filière scientifique. Ca va d’une copine qui se voit dire qu’il faudra qu’elle sacrifie sa carrière au profit de son copain si elle veut faire des enfants, à l’usine qu’on visite où il n’y a même pas de toilettes pour les femmes parce que de toutes façons y’en a pas et y’en aura pas, ou encore d’endroits où les femmes sont dans les RH ou la sécu, et les hommes à la conception/production. Bref parfois j’ai l’impression de vivre des clichés c’est assez dérangeant XD

    Et à part ça, Londres ? ;)

  2. Je viens tout juste d’entrer dans le monde du travail, donc j’ai pas encore le recul nécessaire, mais j’appréhende beaucoup ce genre de moment (j’espère qu’il arrivera le plus tard possible, voire jamais).
    Malheureusement, comme le montre ton exemple du steack frites, c’est même pas un simple souci de loi, mais c’est juste ancré dans l’inconscient des gens, et ça, pour arriver à changer l’avis des gens, y’a du boulot…

  3. Mon plus gros défaut c’est ça ^^ je suis un peu trop virulente féministe
    bon je ne vais pas aller manifester, ou dire que les femme méritent telle ou telle chose mais au jour le jour je réagis violement si on me traite de haut sous prétexte que je suis une fille (exemple, lors d’un déménagement ces messieux vident la voiture et la on me dit « tu n’as qu’as rester dehors à surveiller la voiture on s’en occupe, donc osus prétexte que je suis une fille je ne suis pas capable de faire un petit déménagement…. autant vous dire que le mec en à pris plein la figure, surtout que vu mon passé de sportive de haut niveau je suis souvent capable de transporter autant de poids qu’un homme non sportif)

    Après je pence que si je réagit aussi violament c’est que moi le machisme au jour le jour je l’ai vécu, quand je bossais en pâtisserie -milieu très très macho- on me répétait tout le temps que j’était trop faible, pas assez forte, pas résistante. Je peu vous assurer que le sac de farine de 50 kilo, j’ai demandé une seule fois qu’on m’aide, j’en ai entendu parler pendant 3 mois…. après j’ai trouve un moyen.
    Après j’ai aussi apris a me rebiffer très tot, mon papa (que j’aime fort) est cuisinier ce qui est aussi un monde très macho. Il ne la jamais été a la maison en fait, et m’as appri a ne pas me laisser faire par les homme, peu ètre pour compencerle fait qu’au boulo il l’est surement. (Il m’as quand même sortit une fois que les femme chef de cuisine c’était une abération …. j’avais 12 ans et il à pris dans la tronche toute l’éducation qu’il m’avais donné, on c’est disputé jusqu’as que je lui fasse bien comprendre que ce qu’il venais de dire était contraire à ce qu’il m’avais enseigné)

    Ouai bon je vais arréter la, XD je pence qu’on voie bien que ce sujet la peut me faire parler des heures.
    Je me suis quand même calmé dernièrement, il y à encore 3 ans, je voyais le machisme un peu trop partout et je m’énervais un peu trop, maintenant j’arrive un peu plus à laisser couler

  4. C’est effectivement déprimant…. je pense que j’aurai interrogé le banquier sur ce choix, je lui aurai demandé de me le justifier et j’aurai attendu sa réaction pour lui offrir la mienne. A l’université où je suis, 80% des profs sont des femmes. Si tu regardes les places dans les conseils scientifiques, il y a le 20% d’hommes restant….. Nous n’avons que des doyens, que des présidents, à quand une présidente ?
    Pour ce qui est de l’informatique, je suis bien moins calée que toi, mais le service informatique de l’université nous prend systématiquement pour des truffes lorsque l’on a le malheur de poser une question. J’en ai vu un faire une manip rapide et dire à une prof qu’elle était vraiment stupide de l’appeler pour rien oO
    J’ai eu aussi des étudiants garçons qui n’ont pas apprécié qu’une femme leur fasse cours. Tant pis pour eux !

  5. Es tu sur qu’à ton travail les hommes et les femmes sont payés de manière équivalente pour le même job?
    Car moi (un peu naive certes) je pensais qu’au 21ème siècle dans une très grosse entreprise, c’était le cas et j’ai compris que pour exactement le même poste un homme était mieux payé qu’une femme …

  6. @Lou oui c’est exactement ca, c’est dans l’inconcient. Le serveur pensait probablement pas à mal, mais pour lui, pof salade = fille. Et la dessus, y’en aura du travail pour faire changer cela >< @Mili-chan pour le moment, je suis pas trop virulente mais je pense qu'a force, ils viendront a bout de ma conciliance loool. Effectivement, la patisserie c'est un milie mega-macho, ca a pas du être facile tous les jours quand meme :( @Akroma j'ai eu de la chance, a l'université c'était assez bien égalitaire... Sur le moment, ca m'a tellement pris au dépourvu que j'ai rien dit... C'est un peu con comme reaction, mis comme c'était la première fois qu'un truc aussi gros m'arrivait beh j'ai pas su quoi dire ... @Maggyko la dessus, heureusement, j'en suis a peu près sure. Au taf on est assez décompléxés du fric, donc je sais exactement ce que gagne mon collègue (embauché en mm tp que moi) et le montant de ses primes (tt comme il connait les miennes) Heureusement pour ma boite, ce sont les memes.

  7. J’ai malheureusement pas grand chose à raconter de bien constructif, ne subissant qu’assez peu la confusion monsieur/madame au restau (bien qu’on me prenne parfois pour un garçon, seriously quoi), mais j’ai bien aimé cet article. Je tenais à le dire.

  8. Mais sinon je me suis quand même reconnu dans l’exemple de Mili-chan en pâtisserie. Le coup du sac de farine je l’ai vécu aussi, à l’époque j’en pesais quoi, 65, à tout casser? J’en prenais toujours plein les dents sous je ne sais quel prétexte, souvent pour l’autre apprenti (garçon), souvent pour rien. Mais j’avais réussi a oublier ce petit passage…oh wait. Mais bon, j’ai toujours mis ça sur ma piètre condition physique et mentale. J’aime pas me dire que c’est parce que j’étais une fille (que je suis encore, à priori).
    Voila, je tenais à le rajouter.

  9. C’est tellement vrai… Quand on va au resto en général monsieur prend une salade et un ice tea, moi un steak frites et une bière :D Et puis je joue au foot, lui il faut du ping pong. Et je gagne plus que lui même si j’ai 5 ans de mois. Et même qu’il fait la lessive et la vaisselle (mais j’avoue, je m’occupe -quand même- du ménage) :)

  10. Le coup du resto est d’un classique ^^ J’avoue qu’après tu prendras gout à faire exprès rien que pour casser les stéréotypes. Pour le reste, je suis assez étonnée pour l’histoire de ta banque surtout ^^ » Car c’est la première fois que j’entends cela ^^ »

  11. Le sexisme ordinaire (comme le racisme ordinaire) est bien pire que le machisme/misandrie affiché et caricatural, contrairement à ce que l’on pense, car il est insidieux et relève d’un formatage débuté dès l’enfance (et personne n’y échappe).
    Toutes les inégalité, grandes ou petites, en découlent.
    Sinon, le féminisme, c’est vouloir faire tomber les préjugés et les inégalités sur les femmes ET les hommes et ce n’est en aucun cas un défaut, cela devrait même être naturel.

    Après, pour moi, se dire féministe relève d’un certain militantisme (bien que je fasse gaffe à ne pas dire des propos sexistes malgré moi et que je lutte à mon échelle contre le sexisme, ordinaire ou non) mais comme certaines personnes sont pétris de préjugés, je le dis quand même juste pour voir leur tête.
    Hé oui, on peut correspondre aux clichés sur les femmes et connecter quand même 2-3 neurones entre deux épilations pour réfléchir au fait qu’une femme peut avoir comme autre but dans la vie que de plaire à la gent masculine et d’être un pot de fleurs et qu’un homme qui exprime ses sentiments n’est pas relégué au rang de sous-être (le fameux « femelette », ça en dit long sur le statut de la femme quand même) et qu’il peut aimer s’occuper d’enfants sans être nécessairement un pervers/violeur/pédophile.

    Je suis une femme et jeune en plus mais je n’ai subi aucune discrimination dans mon milieu professionnel, même quand j’étais la seule femme de toute l’entreprise (oui, oui). Je ne sais pas si c’est de la chance ou grâce à mes compétences.

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