Aujourd’hui, c’est la journée des droits de la femme. Non pas la fête des femmes, mais la journée qu’est la pour rappeler que non, nous ne sommes toujours pas égales aux hommes dans bien des cas. L’article que je poste aujourd’hui se trouve fortuitement coincider a cette journée, j’voulais le poster hier, mais j’me suis dit qu’il avait sa place ce Vendredi.

Attila_Muk

Je me considère comme une nana qui n’a pas peur. (certains proches diraient « inconciente », surtout depuis que j’ai sauté d’un train, en marche bien qu’au ralenti, coté rail, mais c’est un autre sujet). Je n’ai jamais eu peur d’aller seule a la fac, dans la nuit, j’ai toujours pris le train seule, meme celui de 5h du mat’, je vais faire de la danse au coeur de la zup, bref.

Je me suis que très rarement faite emmerder. Je dis souvent en rigolant que si je ne me fais pas emmerder, c’est que mon look c’est une bonne armure. Mon manteau long qui vole au vent, mes cheveux bicolores et mes bottes me valent plus d’insultes (satan, matrix, etc) que de tentatives de dragues lourdingues. J’dis ca en rigolant, mais en fait, c’est pas faux.

Par contre, dès que je quitte l’habit, ou que je suis avec une copine au look bien plus « neutre », la, je n’y coupe pas (J’me rapelle avoir pris le metro de Austerlitz a ché pu ou avec Malicia, on a du se faire alpaguer 3 ou 4 fois en genre 5 minutes. Ca m’arrive jamais seule…). Alors c’est donc ca d’être une fille « normale » ? (normale dans le sens qu’a pas le look d’une egorgeuse de chaton les nuits de pleine lune, j’dis pas qu’avoir un look particulier soit anormal, vous voyez ce que je veux dire). Une fille « normale » se tappe l’emmerde aussi régulièrement ? La haine.

Lundi, je suis allée a la bibli (rapport a ma crise identitaire de lectrice). J’y vais au sortir du taf, j’ai donc une robe violette a points noir et des talons. Foutus talons. Au sortir, les bras chargés de bouquin, je m’attarde un peu sur l’escalier, envoyant un texto, rangeant mon sac. J’vois un mec passer une ou deux fois devant l’escalier, puis avancer. J’avance vers le parc pour rejoindre ma voiture. Tranquillou pépère quoi. Au niveau de la Halle aux Grains, le mec m’aborde, je repond au bonjour et continue d’avancer.

Je vais au parking ou je devais rejoindre dabYo qu’est pas encore arrivé. Le mec me suit au parking. J’le vois derrière moi, et sans être parano, je m’interroge un peu. La, soit j’attends a la voiture, immobile, cible de choix pour se faire aborder et emmerder, soit j’ressors et j’vais au devant de Mr (et pis je check si oui ou non il me suit quoi).

Je sors. Bingo, il sort aussi. Je tourne dans la rue. Il tourne aussi. Je descend la cote, il descend aussi. Arrivé a ce moment, je flippe un peu quand meme. Ouais on est en plein jour, mais quand meme. Bordayl ce mec me suit. J’envoie un SMS vite fait à dabYo et il se depeche un peu pour venir a ma rencontre. Bref ca continue, de la bibli a la descente denis papin, beaucoup de croisement, mais non, il est toujours derrière moi. J’le retrouve au détour d’une rue, et on fait demi tour (enfin, on retourne au parking), pour croiser le gars, dépité et étonné de me voir réapparaitre mais avec quelqu’un.

C’est une anecdote minuscule oui. Mais qui montre bien que le problème, c’est que malgré une égalité acquise sur le coté legal, dans la pratique c’est pas ca. Alexandre sera jamais a baliser et a m’envoyer un SMS comme quoi une nana le suit. Je me serais pas faite suivre si j’avais été avec lui. Et mes sublimes Neosens, ces talons si « féminins », qui me rendent incapables de tapper un sprint si un jour j’en ai besoin.

Etonnament, la, comme ca, a 5 jours après, c’est ce que j’ai retenu. Les talons. L’handicap qu’ils me causent. Parce que quoiqu’on en dise, quelque soit l’habitude, entre des docs et des talons, y’a pas photo. Je crois qu’en fait, je suis terrorisée a l’idée de remettre des talons.

 

10 comments on “Bref, j’me suis fait suivre”

  1. ‘Tain le flip :s
    Il devait pas être net ce mec pour carrément te suivre! Il aurait pu se contenter de t’aborder et puis basta. Heureusement que ton copain n’était pas loin.
    Mais bon effectivement ça ne devrait pas arriver ce genre de chose… Malheureusement il y aura toujours des gros cons et des gars un peu malades :(
    Avant j’étais comme toi, je ne flippais pas trop dans les transports ou en sortant, même tard le soir. Mais depuis quelques années j’ai perdu l’habitude de sortir toute seule et maintenant je me sens moins tranquille si je dois le faire. D’ailleurs je crois bien que je ne prendrais plus le dernier RER toute seule comme je le faisais.
    [ceci dit, les seules fois où j’ai été emmerdée dans les transports c’était en journée – une fois un gars qui a posé sa main sur ma cuisse, et une fois un qui s’est bra*lé en me regardant…………………………………… ]

  2. Je pense que oui le look aide à ne pas se faire emmerder. Moi je compense mon look « classique » par ma « sale gueule » : je tire toujours la tronche de la rue et dans les transports, et quand on essaye de m’aborder, je coupe au plus vite. Ca marche pas trop mal mais bon… -_-
    Fin je comprends que ça ait pu te foutre les boules j’aurais flippé aussi :s

  3. Putain.
    C’est juste le seul mot qui me vient en tête.. qu’est ce qui passe par la tête de ces mecs? Pourquoi? C’est quoi le kiff dans le fait de faire peur à une fille comme ça?
    Je me suis souvent faite emmerder dans la rue, en général comme j’ai vu dans le commentaire au dessus je tire la gueule, lance un regard noir et leve un doigt et ça passe. Mais jamais fait suivre, et parano comme je suis j’ose meme pas imaginer mon état si ça arrivait.

    En tout cas j’ai juste envie de hurler quand tu dis que tu as peur de remettre des talons. Pas contre toi, parce que je réagirais sûrement pareil, mais hurler parce que putain ça devrait pas arriver, un connard qui s’emmerde et décide de suivre une meuf dans la rue pour rigoler un coup c’est un truc que je comprendrais jamais.
    Et envie de hurler de pas pouvoir s’habiller comme on veut et mettre des putains de talons parce que BORDEL il faut s’occuper du potentiel déchet humain qui peut être nous prendra pour cible juste parce que. Parce qu’on a un putain de vagin et pas une bite entre les jambes.

    Voilà, j’ai mal à mon féminisme et ma maigre foi en l’humanité. Et joyeux 8mars.

  4. Je suis tentée de dire : « un katana dans la manche de son manteau et tout s’arrange … »
    ….. mais ça, c’est mon côté extrémiste de nana traumatisée par un TRÈS mauvais rencontre qui se manifeste.
    Reste à apprendre à sprinter sur des talons de 9cm ou à s’en servir comme arme défensive … parce qu’y renoncer à cause d’un connard avec une bite à la place du cerveau, ça non !

  5. Rola >_<
    Ca m'est arrivé à Orléans le soir, suivie par un groupe de 3-4 mecs qui parlaient de moi…. Gros cons… certainement juste un jeu pour nous faire flipper.. Ou alors le monsieur à flashé sur toi et chercher le moyen de t'aborder encore…
    Pour les talons, quand tu sais que tu vas marcher un peu avec, prends une paire de petites chaussures plates dans ton sac, moi je fais ça de temps en temps (pour conduire aussi), tu serais peut être plus à l'aise et rassurée. Et c'est pas choquant de voir qqun changer de chaussures au sortir de son taf.

  6. Je trouve que tu as bien réagi. Ne pas montrer qu’on a peur et se mettre en sécurité/trouver des gens rapidement font partie des choses à faire dans ces cas là.
    Je pense que comme ton look sort de l’ordinaire, ça peut déstabiliser et décourager certains car en général ces mecs là n’ont pas un courage très développé. Tu assumes tes choix, tu envoies un message fort visuellement, ça laisse présager un NON ferme ou une réponse assurée pour celui qui t’embête. Et nombre d’agressions cessent parce que la victime se défend (cf lien plus bas).
    Mais se faire emmerder ça peut arriver à tout le monde, et c’est pas forcément une question de jupe ou de talons, il m’est déjà arrivé de la merde dans un de ces « mauvais jours » ou rien a faire tu te sens horrible/tes cheveux sont en rébellion/bonjour cernes/malade donc gros pull et vieux jean. Ca peut arriver aussi à tout moment, ainsi la seule fois où je me suis faite agresser à Toulouse était un dimanche tranquille à 5h de l’aprem.

    Pour tes lectures donc, je te passe ce livre qui existe format papier ou gratuitement en ligne qui explique plutôt bien tous les cas d’agression et que faire dans ces cas http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=60

    Et parenthèse, si tu mets les petites neosens a 5cm de talon, il est totalement possible de courir avec, au pire pour ne pas faire de bruit courir sur pointes, si tu te sens pas au point, entrainement ;)

    Voilà, je te fais des bisoux !

  7. Je viens de lire ton article et ça m’inquiète autant que ça m’attriste. On ne devrait pas avoir à se dire « heureusement que DabYo était là », on devrait juste pouvoir se balader normalement. Pour les talons, ce serait vraiment dommage de se priver pour un idiot, mais je comprends ton raisonnement. Quand je rentre tard et seule, c’est Doc ou New Rock.

  8. pour reprendre ta phrase, non un homme ne flippera pas parce qu’il se fait suivre par une nana… et puis, très peu de nanas auraient l’idée de suivre un mec. je sais pas, mais généralement, nous on aborde, ça marche pas, ba basta quoi… on n’est pas des putain de névrosée qui vont suivre le gars jusque chez lui…

    et non, si tu aime tes talons, il ne faut pas que tu y renonce pour des mecs qui pensent encore que la femme n’est qu’un objet sexuel…

  9. Je trouve pas que le look aide, j’ai le même look que toi et quand j’étais ado, je me suis fais traiter de satanique, de fille du diable, etc. On a essayée de me jeter des pierres parce que je n’avais pas de cigarette, mon look n’a pas aidé, au contraire on a cru que j’étais une skin. Pourtant mon look est très loin de ça.
    Maintenant, je me fais plus trop emmerder, seule ou accompagnée.
    Il y a juste les regards car les cheveux flashy ce n’est pas discret.
    Je pense aussi que les saisons aides, en hiver beaucoup de personnes s’habillent en noir, mettent des bottes donc on peu se fondre dans la masse vu que les cassos du coin ne pige que dalle.
    L’été c’est le contraire, on se fait plus remarqué donc on « peu être une cible ».
    Ça dépend également des coins où on habite, j’habite près de Metz et j’ai eu des insultes et quand je pars sur Nancy on ne m’a jamais rien dit.
    Après c’est mon avis et mon vécu.

  10. Ce genre de récit me rend malade. Bon sang, aucune femme ne devrait avoir à subir cela. Et cela ne relève, à mon sens, pas de la simple anecdote… c’est grave, Seraf’, ce qui t’es arrivée. C’est l’illustration symptomatique des rouages malsains de notre société gangrénée. Une société basée sur le mode du patriarcat, où les sexistes ont le pouvoir de légitimer n’importe quel de leurs actes misogynes, de celui qui paraît le plus anodin (les insultes type « va me faire un sandwich », que l’on voit justifier à tout va sous-couvert de « l’humour », du « second degré »), jusqu’à sa manifestation la plus dramatique : le viol. En passant par ce genre de fait (celui dont tu as été victime, que je nomme tout simplement un harcèlement : le terme peut paraître dur, mais c’est le plus juste pour évoquer cette affaire).
    Je suis un homme, et je ne puis m’exprimer en véritable connaissance de cause. Mais jamais, je sais, je ne connaîtrait cette crainte qui est exclusive aux femmes, celle d’être suivie ou violée. Cette crainte qui ne devrait pas être, n’avoir jamais vu le jour.
    Tu devrais être libre de revêtir les fringues et les pompes que tu veux…
    Enfin, voilà, me figurer ce genre de personnage comme le mec qui t’a suivit me colle la nausée et justifie encore davantage ma prise de position aux côtés des féministes.
    Je vous fais de gros bécots à dabYo et toi.

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