Japon 2017

[Japon] Hanami à Matsumoto

Je suis une lève tôt, mais il y’a peu d’endroits où je suis une lève tôt autant qu’ici. Le Japon ne pratique pas l’heure d’été, ce qui veut dire que le soleil est levé a des heures indues, et que je suis donc reveillée à 6h du matin environ.

Le bon coté c’est que nous allions au chateau de Matsumoto, où les cerisiers sont en fleurs et ou nous avions prévu d’arriver vers l’ouverture. En effet, un dimanche de Hanami, on se doutait un poil que ca serait bondé. Mais en arrivant à 9h, ça allait.

Le chateau de Matsumoto est un des rares a etre encore intact, et il est noir, là où celui de Himeji est blanc. L’intérieur n’est pas reconstruit en béton, mais c’est bien l’intérieurd’origine, ce qui veut dire que les marches sont raides (40cm et 60° d’incflinaison, quand je dis raide, je rigole pas). Si le chateau en lui même vaut le coup d’oeil, le parc tout autour aussi, et surtout à un moment de floraison. Il s’agit de l’une des meilleures journées pour les observer, puisque c’était le premier jour du « full bloom », la floraison complète et il faut dire que les alentours du chateau sont pleins de ses cerisiers magnifiques.

Sur les pelouses, des associations proposent des cérémonies du thé, beaucoup de femmes sont en kimono, les bâches sont déjà installées pour les pique nique, bref, c’est hanami.

Après la visite du chateau et de son parc, nous allons faire un tour dans la ville. C’est à Matsumoto que ce passe le manga Orange, que nous aimons beaucoup, et l’office de tourisme mise un max dessus, puisqu’on trouve même des guides des lieux présents dans Orange : la rivière , le parc, etc. Nous avons donc descendu vers la gare, passant par de belles maisons bien proprettes, un puis d’eau potable, pour finir par la rivière, bien sur bordée de Sakuras. L’occasion de manger un Taiyaki (ces crèpes fourrées, en forme de poisson) sous les cerisiers.

Matsumoto etant une grande ville tout de même nous avons cherché une librairie proposant des livres anglais. Il y’en a une : Marouzen , qui propose un petit rayon. Rien de ouf mais des classiques, du grand public, j’ai pu me prendre 3 livres ce qui me permet de voir venir. A noter, bien que étant de l’import des US le prix est sensiblement le même qu’aux US.
Avec tout ça, la nuit tombe, il est temps de rentrer, en faisant les Hard Off au passage, ces magasins de seconde main de JV mais où on trouve aussi des goodies de secondes mains dont ma peluche pandespiègle 40cm pour 200yens (2€ quoi) . Une journée qui se termine plutôt bien, d’autant que nous avons mangé des trucs de combinis le soir, donc du karaage.

[Japon] Une nouvelle poisse et les sakura.

Au matin, nous nous réveillons, allumons Kerosene-chan et prenons notre petit-déjeuner, innocents. Aujourd’hui il y’a pas mal de route vers Suwa, son lac, son chateau et ses temples avant de nous diriger vers Shiojiri en direction de Matsumoto. En partant, nous découvrons que Fuji-san à le haut recouvert de nuages, comme de la crème chantilly. Cette montagne est décidément trop mognonne.

dabYo souhaite comme la fois précédente passer dans les hard off, magasins d’occase proposant notamment des jeux videos, consoles et autre pas cher. Pendant qu’il fait son repérage, je prend ma kobo, pour lire, j’aime bien, mais j’ai pas la patience de tester chaque manette une a une. Et là, nouvelle poisse. Ma liseuse est morte dans la nuit. Elle a pris un coup dans l’écran pendant la nuit. Et comme je me suis endormie dessus, que c’était des futons, qu’on dort par terre, impossible de dire qui de nous deux l’a tuée, mais elle est bel et bien niquée. Et j’ai beau chercher sur le net, une fois le coup a l’écran, c’est mort … Et là. Ok, je vais pas au japon pour lire, mais j’aime lire en attendant mon train, en m’endormant, a un café, et je suis dans un pays ou je ne peux pas lire la langue et où les livres en anglais sont rares et je viens de perdre toute ma putain de bibliothèque. Et après enquête, les liseuses, ça a floppé au japon. Plus aucun magasin n’en vend, et pas trouvé en ocase non plus, Bref, je suis dans la mouise.

Nous repartons pour Suwa, je suis clairement dépitée. Entre ça, les valises, la course pour l’avion, ça commence à bien faire. Et puis le karma a décidé que je devrais apprécier ma journée, car il a mis sur ma route des cerisiers en fleurs. Alors oui je sais que c’est beau hanami, je m’en doute. Mais le voir, c’est différent. Cette allée de cerisiers, au dessus de cet abribus, ces pétales qui volent sur la route et s’écrasent au sol, ce vent qui porte les pétales de l’autre coté, ces fleurs partout. Il faut le voir pour le comprendre. Je trouve nos fleurs belles en france, j’aime notre glycine, mais ça. Je ne m’y attendais pas, je ne m’attendais pas a ce que ça soit aussi beau. Aussi ébahissant. Ca y est. J’ai compris. J’ai compris la fascination japonaise pour Hanami. C’est bon, une route de campagne, sans charme m’a suffit.

Après cela, difficile de garder le niveau. Le château de Suwa est mignon, mais seulement du dehors, il a été refait et l’intérieur c’est du béton. Le parc est petit mais beau. Cependant, Suwa étant dans les montagnes, il y fait froid et les cerisiers n’y sont pas ouverts. La ville est normale, seul le dernier temple vaudra le coup. Nous sommes arrivés à celui-ci dans la fin de l’après midi, et à priori une célébration avait eu lieu dans l’après midi. Il s’agit d’un des plus vieux temples shintô qui existe puisqu’il date de quelque part comme 1200. Le complexe est assez grand mais plutôt froid.

Après cela, direction notre hôtel a Shiojiri un peu plus loin, hôtel sans grand intérêt, dont le seul intérêt sera d’être proche d’un kaiten sushi. Dernière poisse, nous n’aurons même pas de wi-fi. Décidément, ce voyage est vraiment une plaie en terme de logistique.

[Japon] Une journée autour du Mont Fuji

Pour aller a Gotemba, direction deux heures de train (avec une correspondance). Il doit être possible d’aller plus vite, mais prendre les trains régionaux est moins cher et aussi plus proche de la vraie vie. Et puis ça me laisse le temps de lire sur ma liseuse, j’approche de la fin du dernier Sire Cédric, qui pour le coup est un thriller ultraviolent, qui n’a pas une once de fantastique, une histoire de société secrète adepte de meurtres rituels. Vous vous demandez pourquoi je cause de ma lecture ? Attendez, vous comprendrez.

Nous avons donc récupéré la voitures à Gotemba, une Nissan March, comme la dernière fois. Ces petites voitures sont sympa et pas très chères, puisque pour 18jours c’est environ 800€ ce qui est deux fois moins qu’un JR Pass sur la meme durée par exemple. A partir de deux personnes la voiture mérite d’être envisagée si vous rayonnez beaucoup dans le même coin.

Pas de soucis pour la voiture, ouf, et nous nous dirigeons vers Yamanakako, un des cinq lacs autour du Mont Fuji que nous allons donc voir pour la première fois. Le plus connu des lacs est Kawaguchiko mais nous notre hôtel est à Yamanaka. Nous prenons donc la route de montagne, mais bien entretenue et bien large en direction de Fuji, que nous découvrons enfin. Il faut l’avouer, il est impressionnant, a ce dresser seul entouré de … rien. C’est pas comme dans d’autres massifs où y’a beaucoup de montagnes, ici Fujisan ce démarque clairement de tous les alentours, avec sa forme parfaite et son petit sommet en sucre glace trop mignon. En faite, au japon, même les volcans sont kawaii.

Notre hôtel est un hôtel traditionnel. Ce qui veut dire tatami et futons au sol. On dort par terre quoi. Sauf qu’ici on atteint un nouveau level dans le traditionnel : tout l’hôtel est chauffé aux chauffages individuels a fioul. Notre chambre sent donc immédiatement le kérosène, une odeur qu’on apprend à aimer d’autant plus que le petit chauffage marche du tonnerre et chauffe notre chambre pourtant grande (c’est une 5 futons ). Dans le même registre, il y’a des bains communs, à la japonaise, c’est à dire on se douche et après seulement on va dans un très grand bain, tout chaud, pour se reposer. Ces bains communs sont séparés hommes et femmes bien sûr et il n’y a pas de cliente en vue pour moi. Par contre, quand il est 23h, que je suis déjà moitié endormie sur ma lecture, dabYo revient du bain, pour me dire qu’il a vu deux autres gars. Des japonais. Mega tatoués. Et on sait la réputation des tatouages au japon, ils sont le signe des yakusa, la mafia japonaise. On est au milieu des montagnes, dans un hôtel ou y’a genre 6 clients, sur 50 places, on se chauffe au fioul et y’a des mafiosos a coté. Si ça c’est pas un set-up parfait de film d’horreur je ne m’y connais pas.

J’ai donc cauchemardé que j’allais aux toilettes dans la nuit, mais que la des yakusa femmes étaient en train de faire des meurtres rituels et que je les surprenais et que j’étais dans la mouise. Oui, tout va bien.

Après cette magnifique nuit, ce délire et toujours sans mes valises, c’est direction le fameux Kawaguchiko, pour pouvoir voir le mont Fuji mais aussi le grand temple qui était la première étape pour l’ascension : le Kitaguchi Hongen. Le temple est assez grand et plutôt bien entretenu et vaut le coup d’oeil.

Kawaguchi-ko propose un téléphérique (800yens aller et retour) qui nous emmène a plus de 1000 mètres, avec une belle vue dégagée sur le mon Fuji. Une petite marche de dix minutes nous emmène en haut de la montagne, où un mini temps est dédié aux lapins. Il y avait une légende d’expliquée mais j’ai pas tout compris bien évidemment. C’est un endroit assez paisible, mais petit, donc a éviter en période de forte affluence, déjà qu’un vendredi normal nous avons du faire 30 minutes de queue pour le téléphérique.

Au retour, nous sommes allés faire le tour du lac, puis voir les autres lacs autour. C’est plutôt joli, mais nous étions en hors saison et ça se voyait, les pédalos et autres sont à l’abandon. Mais ça n’est pas très génant. Quant au coucher de soleil il fut décevant, ce fut donc l’heure de rentrer à l’hôtel Shining, en attendant celles qui devaient enfin arriver : Les valises. Elles étaient prévues entre 18 et 20h ce jour, par le service Ta-Q-Bin , un service unique au monde de livraison de paquets à domicile par la société Yamato et super fiable. (presque autant que les lunchbox en inde lol). Nous avons donc reçu nos précieuses a 19h51 ! Elles ont donc voyagé seules, et JAL a bien géré, elles ont un gnon et des égratignures mais rien de vraiment grave, j’étais tellement soulagée de les retrouver !

Curry de chez coco’s Ichiban, les meilleurs :D

De l’eau à la pêche, absolument délicieuse.

Nous étions prêt pour une nuit avec Kerosène-chan, le petit nom donné a notre chauffage et des rêves de Yakusas. Nous ne savions pas encore qu’une autre poisse nous attendrait demain.

 

(Ouais, je tease grave, non ?)

[Japon] Une arrivée … Mouvementée et incomplète

Dire que ce troisième voyage au japon partait sous de bonnes auspices serait une erreur. J’ai pris les billets avec une grosse promo Qatar Airways (370 € A/R) a un moment ou j’en pouvais plus de ma vie, de mon taf et ou j’avais besoin de changer d’air. Du coup, on s’est retrouvé a partir a peine deux semaines après avoir déménagé à l’autre bout de la france, sans avoir fini de déballer les cartons. On a hésité jusqu’au dernier moment à annuler. Et puis finalement. Si j’ai des indemnité de congés payés, c’est bien pour les utiliser non ?

Seule photo et seul truc bien de cet article.

Enfin, après un TGV à l’heure – le truc qui n’arrive jamais, il aurait pu nous mettre la puce à l’oreille- nous voyons que notre avion pour Doha a une demi heure de retard. Sauf qu’on n’a qu’une heure de correspondance pour chopper le vol pour Tokyo. Bon, si ca vous arrive un jour, sachez que ca se fait, y’a une file de douane spéciale pour les correspondances courtes et en courant, ça peut se faire. Nous avons donc courru de l’imigration a l’embarquement et avons eu la joie de prendre notre avion pleins de sueurs et sentant joyeusement le chacal pour ma part. Cette information est importante pour la suite. Dans l’ensemble, voler avec Qatar Airways est pas mal, les écrans sont cool, la bouffe plutôt pas mauvaise (après moi je prend le menu sans lactose donc généralement c’est fadasse, mais on s’y fait), les 9h pour Tokyo passent bien, mais quand nous arrivons a Haneda, nous voyons nos noms sur une liste de passagers qui doivent contacter Japan Airlines. Ca pue ? Ouais ca pue. Nos valises n’ont pas couru assez vite et sont restées à Doha. HAHA.

Elles arriveront dans la nuit du lendemain et arriveront à notre hôtel le jour d’après entre 18 et 20h. Tout cela est géré par Japan Airlines (bien qu’on ai volé avec Qatar, c’est un shared code je suppose) donc très bien, avec des agents très helpful et avec un niveau d’anglais correct. Sauf que le temps de faire la paperasse, il est minuit et le dernier train pour l’hôtel est à minuit 15. Vous voyez la deuxième course du voyage ? Ouaip, elle est là. Sauf que maintenant on sait qu’on n’a pas d’affaires de rechanges pendant plus de deux jours ! Youpi.

Bien sur, c’est pas fini, mais petite pause dans la poisse. Nous avons notre train, arrivons a la bonne gare. Puisque nous partons demain pour la région du Mont Fuji, nous n’allons pas jusqu’à Tokyo centre mais dormons a Kawasaki, au sud de la ville, pas bien loin de Yokohama. Nous arrivons et avons le temps de bénir les restos et autres ouverts 24/24 au japon, y’a un Yoshinoya, il est 1h du mat, on est dégueulasse mais on mange un bol de Guydon (sauf que c’est pas du guydon puisque c’est au porc, je sais pas si ca se dit butadon ? mais dans le doute voila). Le ventre rempli, la monnaie retirée à un ATM du 7-11 (pro-tip dans les 7-11 les cartes européenes marchent TOUJOURS ou presque, c’est pas le cas des autres combinis, donc autant pas tenter). Il est tant de se rendre à l’hotel. Sans GPS puisqu’on a pas pu prendre une carte SIM à l’aeroport. Avec un plan imprimé. Nous voyez venir ? Ouais. On est arrivé il était 2h30 du matin ! Après avoir trainé dans le quartier « nocturne » et demandé notre chemin à un Combini.

Cette nuit augure deux des choses qui m’ont le plus marqué depuis qu’on est arrivé. 1/ J’ai vraiment passé un cap en terme de japonais. Je sais demander des choses, et comprendre quasiment tout ce qu’on me dit dans un magasin. Ca c’est le point cool. A book off j’ère pas sans but, je lis les panneaux et vais là ou je veux. Je comprend la plupart des panneaux sans trop trop forcer. 2/ L’inde a laissé des reflexes de peur et de survie dans le plus profond de mon cerveau. Quartier de nuit, rabatteurs, gens au bord de la route qui ont rien à faire allument des alarmes dans mon cerveau. Alors qu’on est au japon, genre le pays le plus sécure au monde, et aucun mac ne nous a rien que regardé de travers. Mais je reviens d’Inde, et il faut croire que le sentiment d’insécurité totale qui y règne a laissé ses traces. Le fait d’etre en permanence sur ses gardes, c’est pas un reflexe que j’avais les deux autres fois qu’on est venu. Ca va passer, mais ca m’a fait bizarre de flipper … Au japon !

Nous sommes arrivés à l’hotel, clean, mais standard, sans charme, si ce n’est une jolie vue que je n’ai pas prise en photo. Le lendemain,après le check out a 10h et une nuit de 7h, nous sommes partis en direction du centre commercial. Dans les cas de retard de bagage la compagnie prend en charge les frais de première necessités engendrés : vetements de rechange, produits d’hygiene, et je ne pouvais clairement pas rester à mariner dans ma robe du voyage. Direct GU donc, une filiale moins chère de Uniqlo, que je connaissais pour leur collab avec Sailor Moon avec en tête : trouver t-shirt, jupe ou pantalon, culottes et autres pour se changer et retrouver une dignité. Au final après un passage pour se changer dans les toilettes publiques d’un centre commercial nous voici a nouveau dignes et presque frais. Prêt à faire deux heures de train pour Gotemba et notre prochaine étape.